Peintures murales de Sarah Margnetti et Charlotte Herzig, vue de l’exposition "TROPES" à la Ferme de la Chapelle

Charlotte Herzig
Sarah Margnetti

TROPES

En français, le « trope » est une forme figurée du langage qui transforme et détourne un mot de son sens premier. C’est aussi un élément ornemental ajouté ou substitué, destiné à embellir une musique liturgique. En philosophie, il s’agit d’un argument employé pour démontrer l'impossibilité d'atteindre une vérité absolue, pour suspendre un jugement. En Anglais, « trope » peut également signifier un élément récurent, un motif.

Comme dans l’ornementation décorative, les images de Herzig et Margnetti fonctionnent sur le mode de l’itération. La récurrence de motifs fait partie de leur pratique respective et leur signification s’éclaire aussi dans cette multiplicité continuellement renouvelée. « TROPES » : une répétition mutante, un ornement qui transforme le sens. On peut alors penser les formes de Herzig et Margnetti comme le vocabulaire d’un langage pictural qui puise dans le réel pour le (trans)figurer. Deux sémiotiques dont la rencontre renouvelée produirait un nouveau sens à déchiffrer.

Les peintures murales de Charlotte Herzig et Sarah Margnetti dialoguent à même les parois de l’espace d’exposition. Le lieu lui-même devient support et contenu, comme un décor à l’affût d’expériences sensibles. Jouant des associations formelles entre corps, motifs et espaces, leur travail fait écho à ce que Jean Cocteau écrivait au sujet de la Maison Tatouée : « Il ne fallait pas habiller les murs, il fallait dessiner sur leur peau ». Vouée à la mue, cette peau implique également la disparition programmée des œuvres. Indissociables de la situation créée, les peintures de l’exposition existent de façon transitoire, sur un mode aussi mouvant et volatile que l’expérience elle-même. L’art devient alors une transfiguration de l’espace par la peinture, un lieu en attente.

Exposition

antérieure

Affiche de l’exposition de Leyla Goormaghtigh, Stéphanie Pfister et Florian Javet à la Ferme de la Chapelle.

Florian Javet
Leyla Goormaghtigh
Stéphanie Pfister

Leyla Goormaghtigh, Florian Javet, Stéphanie Pfister

03.11 →

09.12.2018

Exposition

postérieure

Affiche de l’exposition de Xénia Laffely et Nastasia Meyrat à la Ferme de la Chapelle

Nastasia Meyrat
Xénia Laffely

Expanding Bodies

09.03 →

14.04.2019