Anouchka Perez
Julia Sørensen
Ainsi de suite
Ainsi de suite évoque la continuité d’une phrase, une redondance dans un enchaînement d’événements dont on ne délivre pourtant pas la finalité. Anouchka Perez et Julia Sørensen proposent ici la possibilité d’une histoire laissée ouverte et modulable, une suite de pistes qui se superposent, se fragmentent et se déclinent dans l’exposition.
Méticuleusement transcrits sur les murs où éclatés dans l’espace, les mots sont au cœur du travail de ces deux artistes. Dans les constructions en lambourdes d’Anouchka Perez se cache en effet une recherche sur le langage, sa signification et sa composition graphique. Au travers d’une apparente anarchie sculpturale de bois et de miroirs, la plasticienne nous invite à décrypter des signes énigmatiques et à interroger nos systèmes de communications.A la fois dissimulés et mieux révélés, l’impact visuel et l’ampleur signifiante des mots se jouent du point de vue du spectateur. Utilisant le miroir pour diriger le regard, Anouchka Perez souligne l’inscription contextuelle des termes qu’elle choisit. L’espace-temps de l’interprétation subjective se reflète à la surface des mots ou se décompose en une multitude de fragments ; il devient simultanément objet, signe et réflexion.
Après avoir laissé de côté le dessin pendant plus de 15 ans pour se concentrer sur un travail d’écriture, Julia Sørensen réintègre la pratique de l’image et son potentiel narratif. Réalisées pour l’exposition à partir des clichés pris sur son téléphone, deux séries de dessins dévoilent des fragments de paysages forestiers. En dialogue avec des textes collectés ou rédigés, dessins et récits se questionnent sans s’illustrer. Le motif de la forêt, qui habite de façon récurrente l’univers de Julia Sørensen, apparait dans ses œuvres comme un lieu de projection où fiction et réalité se mêlent pour ouvrir un espace de rencontre entre les possibles de l’imaginaire et les contraintes du réel.
À partir d’un répertoire d’images et de textes, ses œuvres naissent par déclinaison sérielle et par assemblage. Dans une sorte de bricolage de sens, elle crée des séquences qui semblent pouvoir continuellement se reconfigurer.
Entre texte et image, structure et langage, s’élabore des bribes de narrations qui ne se donnent pas au premier regard, et où le sens peut successivement se perdre, s’inventer ou se trouver, et ainsi de suite…